Analyse du cycle de vie prospective du démantèlement du CNPE Fessenheim
Le projet de l’ « Analyse du cycle de vie (ACV) prospective du démantèlement du CNPE de Fessenheim » a pour but d’évaluer et d’effectuer une modélisation des impacts environnementaux lors de la phase de fin de vie du CNPE de Fessenheim. L’intérêt s’est porté sur le changement climatique, la qualité de l’écosystème, les ressources naturelles et la santé humaine. Cet objectif général s’accompagne de différents verrous scientifiques à lever. En effet, il existe peu d’études qui traitent uniquement l’ACV du démantèlement de CNPE et beaucoup d’entre elles se basent sur des approximations. Ces dernières se traduisent par des estimations des données d’inventaire ou encore une estimation par rapport à l’énergie utilisée durant la construction de la centrale nucléaire. L’étude a été menée selon la méthodologie de l’ACV :
- Définition des objectifs et du champ de l’étude,
- Analyse de l’inventaire,
- Evaluation des impacts,
- Interprétation des résultats.
Pour pallier le manque de données sur le procédé de démantèlement, cette ACV a été réalisée à partir de données issues de la littérature, d’une base de données d’ACV (Ecoinvent3) et de logiciels de cartographie (Open Street Map, Open Railway Map).
Plusieurs enseignements peuvent être tirés de cette étude :
- Le processus de fin de vie du CNPE émet 282000 t CO2 eq, ce qui contribue fortement au réchauffement climatique. La démolition est responsable à 75% de cet impact. Cette émission est générée par le traitement de métal par découpage.
- Concernant l’impact de l’utilisation d’énergies non renouvelables, le démantèlement utilise 4460 TJ d’énergie avec une part de 22% d’uranium. Il en a été déduit que cela provient du mixte énergétique français.
- Le plus fort impact sur la catégorie « effets respiratoires liés à des composés inorganiques » s’observe lors du démantèlement du CNPE de Fessenheim avec 41.5 kPt, soit 420 t PM2.5 eq. (Le point est défini dans la méthode de calcul d’impacts Impact 2002+). La démolition contribue essentiellement à cet impact dû au découpage des métaux avec une contribution de 84.13% sur l’émission.
- L’impact majoritaire de la démolition contribue à 67.9% dans la catégorie écotoxicité. En effet, avec 963000 t de Triethylene glycol (TEG) sur le sol (soil) en total, la démolition représente, à elle seule, 654000 t TEG soil de substances émises.
Cette modélisation a pour but d’aider à la décision politique en matière de gestion de déchets radioactifs et de gestion environnementale territoriale.