Diagnostic cartographique des représentations d’un territoire nucléaire après la fermeture d’une centrale. Le cas de Fessenheim (France)
La fermeture de la centrale nucléaire questionne profondément les notions de transitions énergétique et territoriale et leurs articulations. Cet évènement peut-il être le déclencheur d’une reconversion du territoire ? Et si oui, comment les habitants se le représentent-ils ?Cette contribution a pour objectif de faire apparaître les représentations spontanées d’un territoire nucléarisé, de mesurer la place du nucléaire dans les discours et son périmètre d’impact. Le protocole s’est construit de sorte que des riverains soient parties intégrantes de l’activité scientifique en les impliquant dans la production de connaissances sur leur territoire. L’objectif est de tester leur capacité à s’emparer d’une question – le postnucléaire – afin d’analyser leurs représentations des enjeux du territoire dans un contexte particulier, celui de la fermeture d’une mono-industrie nucléaire sur laquelle toute une commune a construit son développement. Nous testons cette hypothèse auprès d’habitants du territoire afin d’évaluer la propension à dépasser l’identité nucléaire et à se projeter, via leurs pratiques du territoire, dans une autre histoire (qu’elle soit industrielle ou non). L’approche est novatrice à double titre : d’une part, elle s’intéresse au processus de dénucléarisation et, d’autre part, elle utilise la méthode non- directive ZADA, Zonage A Dires d’Acteurs, afin de comprendre comment des citoyens, des « pratiquants d’un territoire nucléaire », se représentent les enjeux du territoire après la fermeture de la centrale, et si le nucléaire marque durablement l’identité d’un territoire. Pour ce faire, il s’agit de mener des entretiens cartographiques pour faire révéler les enjeux perçus, l’esprit des lieux vécus tels perçus par des habitants du site.