Détails de la conférence

Uniquement par visioconférence

Français

Évaluer l’origine d’une contamination, une approche interdisciplinaire. Application à une zone humide contaminée par l’extraction minière.

Gilles Montavon & Sébastien Larrue, respectivement, radiochimiste à Subatech, IMT Atlantique, et co-directeur de la ZATU & biogéographe à l'Université Clermont Auvergne et membre du laboratoire GEOLAB INEE

Date | horaire

01/07/2024 | 14h - 15h

Résumé de la conférence

La Zone Atelier Territoire Uranifère (ZATU) s’intéresse aux socio-écosystèmes soumis à une présence significative de radioactivité naturelle. De nombreuses questions se posent sur la vie dans ce contexte d’exposition chronique à des rayonnements ionisants d’origine naturelle. Pour s’emparer de ces problématiques, un consortium interdisciplinaire s’est constitué au sein de la ZATU rassemblant biologistes, chimistes, géologues, physiciens, sociologues, écologues, géographes, médecins, modélisateurs et historiens.

En raison de sa géologie, le Massif Central contient naturellement plus d’uranium que la moyenne géochimique française, ce qui entraîne un taux de radioactivité significativement plus élevé. C’est notamment le cas de sources minérales naturelles dans lesquelles des écosystèmes insulaires adaptés à cette pression abiotique se sont développés depuis des temps très longs. D’autres sites présentent des concentrations suffisamment élevées pour avoir fait l’objet au XXème siècle d’une exploitation minière de la ressource en uranium et donc d’un bouleversement du mode d’exposition du vivant à la radioactivité. On retrouve donc au sein de la ZATU deux profils majeurs de socio-écosystèmes, l’un relatif à l’après mine (le site de Rophin), l’autre tourné vers les sources minérales.

Le site atelier de Rophin présente, en aval de la zone ICPE (Installation Classée pour la Protection de l’Environnement) qui sert de stockage des résidus miniers, une zone humide contaminée en uranium. L’un des enjeux est de comprendre l’origine de cette contamination en adoptant divers angles d’approche, allant de la dendrologie à la géochimie isotopique, en passant par la radiochimie et l’histoire. Les résultats de ce travail seront présentés lors de la conférence.

Courte biographie

Gilles Montavon. DR1-CNRS, chimiste de formation (Université de Strasbourg) avec une spécialité en radiochimie (doctorat de l’Université de Paris XI). Il développe au laboratoire SUBATECH (Nantes) une thématique de recherche qui s’intéresse à l’étude du comportement des radioéléments à l’échelle des traces dans un contexte environnemental (gestion des déchets radioactifs) et médical (utilisation des isotopes radioactifs en médecine nucléaire). Depuis 2015, il est impliqué dans un programme de recherche pluri-, inter- et trans- disciplinaire (à visibilité nationale et européenne) en lien avec l’effet de la radioactivité naturelle sur les écosystèmes ; La zone d’étude se situe au sein du territoire uranifère auvergnat.
Responsabilités actuelles : depuis 2018, responsable du thème  » radioactivité et environnement  » du groupe radiochimie – Subatech ; depuis 2019, directeur adjoint de la « Zone Atelier Territoires Uranifères » ; depuis 2020, directeur du laboratoire commun TESMARAC entre SUBATECH et TRISKEM.

Sébastien Larrue. Biogéographe (biogéographie végétale) à l’Université Clermont Auvergne (UCA) et membre permanent du laboratoire GEOLAB (UMR 6042 CNRS-UBP) affilié à l’Institut National de l’Écologie et de l’Environnement. Maître de conférences en géographie (HDR), il a obtenu son doctorat à l’université de Bordeaux 3 ; il a enseigné de 2004 à 2008 à l’Université de la Polynésie française. Initialement conduites en Afrique de l’Ouest, ses recherches portent aujourd’hui sur les facteurs physiques influençant la diversité des espèces en milieu insulaire. Il travaille également sur les invasions biologiques, la dispersion des espèces végétales et les interactions entre les sociétés et les plantes sur les îles océaniques. Il utilise notamment les arbres en tant qu’enregistreurs de différentes perturbations physiques, ou sociétales (de la circulation des polluants dans l’environnement aux représentations sociétales).
Responsabilités actuelles : depuis 2008, responsable du parcours Licence géo-environnement ; depuis 2019, membre de la commission scientifique de l’UFR LLSH (UCA) ; depuis 2024 (démarrage à la rentrée), co-responsable du master géo-environnement.

Lectures conseillées

Uranium quantification of oak tree rings (Quercus petraea) from a former uranium-mining site by High Resolution Inductively Coupled Plasma Mass Spectrometry in laser ablation and solution modes, Y. Hassan Loni, K. David, S. Larrue, S. Ribet, P. Chardon, B. Grambow, C. Corona, G. Montavon, Spectrochimica Acta Part B: Atomic Spectroscopy. 161, pp.105709, 2019. Accéder

An integrated approach combining soil profile, records and tree ring analysis to identify the origin of environmental contamination in a former uranium mine (Rophin, France), A. Martin, Y. Hassan-Loni, A. Fichtner O. Peron, K. David, P. Chardon, S. Larrue, A. Gourgiotis, S. Sachs, T. Arnold, B. Grambow, T. Stumpf, G. Montavon, Sci. Total Environ., 747, 141295, 2020. Accéder

Les radionucléides dans l’environnement: enjeux sociétaux et défis scientifiques, M. Del Néro, G. Montavon, Actualité Chimique, N°460-461, 2021. Accéder

Unveiling the origins and transport processes of radioactive pollutants downstream from a former U-mine site using isotopic tracers and U-238 series disequilibrium, Tingting Geng, Arnaud Mangeret, Olivier Peron, David Suhard, Josselin Gorny, Louise Darricau, Mathieu Le Coz, Nicolas Ait-ouabbas, Karine David, Christophe Debayle, Pascale Blanchart, Gilles Montavon, Alkiviadis Gourgiotis, Journal of Hazardous Materials 472 134416, 2024. Accéder

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